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Août 21

Desastre

 

Il y a un nombre infini d’inconnues connues et d’inconnues inconnues — et n’importe laquelle d’entre elles pourrait causer un désastre.

De bien des manières, nous sommes plus vulnérables à un désastre aujourd’hui qu’à tout autre moment de l’histoire humaine.

Qu’est-ce qui pourrait causer un désastre majeur ? La météo… la guerre… la maladie… la famine — les Cavaliers de l’Apocalypse sont encore parmi nous, de toute évidence. Et désormais, ils ont des iPhones en main.

Imaginez quelques étés plus froids que d’ordinaire dans l’hémisphère nord… et des sécheresses en Australie et en Amérique du sud, les seuls producteurs agricoles de bonne taille au sud de l’équateur. Cela pourrait aisément réduire la production alimentaire de 10%. Les réserves fondraient rapidement.

Que mangeraient les gens ? Là, nous soulignons une évidence : il y a beaucoup plus de gens aujourd’hui qu’autrefois.

Pour un récent exemple de désastre majeur, regardez ce qui s’est passé en France en 1940. Les Allemands ont envahi le pays, mis l’armée française en déroute et le chaos s’est installé. Tous ceux qui le pouvaient sont partis vers le sud, pour échapper aux envahisseurs.

Ce fut un désastre politique et militaire. Ce fut un bouleversement social. Mais ça n’a pas causé des millions de morts civiles. Parce que 70% des Français vivaient encore dans des fermes ; ils avaient un « filet de sécurité » qui fonctionnait.

Il n’y avait pas d’Etat-Providence très étendu ; les gens étaient encore habitués à se débrouiller par eux-mêmes. Ils stockaient du blé et des pommes de terre. Ils savaient comment cultiver un potager… et même s’ils vivaient en ville, ils avaient généralement des connaissances à la campagne.

Pendant des milliers d’années, ils s’étaient accoutumés à se protéger des famines. Vaches, moutons, chevaux… tous pouvaient être transformés en dîner

De nos jours, dans les pays développés, la plupart des gens vivent dans de vastes conglomérats urbanisés. Ils n’ont que quelques jours de nourriture dans leurs placards. Pour en avoir plus, ils dépendent d’un vaste système, complexe et délicat, de rayonnages remplis selon le système du « juste-à-temps ». Cela dépend bien entendu à son tour d’un certain nombre de choses… dont chacune pourrait rendre le système tout entier inopérant.

D’abord, il doit y avoir assez de nourriture produite pour nourrir la population mondiale et la production alimentaire mondiale suffit tout juste à la nourrir. Selon la comptabilité la plus élémentaire, si la production alimentaire déclinait de 10%, jusqu’à 70 millions de personnes pourraient mourir de faim. De plus, la nourriture n’est plus là où les gens en ont besoin. Elle ne dépend pas de petites fermes disséminées dans la campagne environnante. Elle est cultivée dans les grandes exploitations… qui se trouvent souvent à un continent des gens qui la consommeront.

Le carburant est vital. Et comme l’expliquait Gary North lors du compte-à-rebours vers le non-événement du bug de l’an 2000, le système de transport est régulé et contrôlé par des ordinateurs, eux-mêmes vulnérables à leurs propres désastres. Selon les experts, une grosse onde électromagnétique suffirait à faire sauter les plombs, interrompant l’électricité et les communications électroniques pendant six mois.

Il y a 14 ans, le Dr North avait calculé qu’un tel shutdown pourrait faire des millions de morts. Le désastre pourrait être encore plus vaste aujourd’hui. Une panne de l’internet — ou des systèmes informatiques qui font fonctionner les cartes de crédit et les distributeurs automatiques — laisserait par exemple 320 millions d’Américains sans médicaments, errant dans des centres commerciaux sombres et froids… incapables de fonctionner… et sans aucun moyen d’obtenir de l’argent ou d’en dépenser.

Rappelez-vous que notre système monétaire actuel n’est plus basé ni sur des pièces ni sur du papier-monnaie. C’est un système de crédit dépendant des transactions électroniques pour suivre qui doit quoi à qui. Si le système électronique s’effondre… il en va de même pour l’économie.

Nos institutions « filet de sécurité » s’effondreront alors aussi. Ceux qui en dépendent n’ont généralement pas d’épargne, pas de réserves de nourriture ou de médicaments, pas de jardins, pas d’essence.

En quelques heures, ils seront au pied du mur.

 

Extraits d’un article de Bill Bonner sur  la chronique Agora

 

 

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