Selon Eric Sprott, directeur de Sprott Asset Management, l’heure zéro est devenue inévitable avec les banques centrales occidentales qui font un genre de « crédit-bail » sur leur or à des banques commerciales à moins de 1% par an. Les banques commerciales vendent ensuite cet or et réinvestissent le produit de ces ventes dans des investissements à revenus plus élevés.
« Aujourd’hui », écrit Sprott dans un nouveau livre blanc, « il semble que nous ayons trouvé ce que nous recherchions depuis longtemps : la preuve tangible de notre hypothèse ».
On trouve cette preuve dans les données de marché mensuelles du Census Bureau. Le rapport, datant de décembre 2012, révèle des exportations nettes d’or de 2,5 milliards de dollars — soit près de 50 tonnes. Ce chiffre étonnant a immédiatement amené Sprott et son équipe à creuser un peu plus et à étudier les données depuis qu’elles existent — soit depuis 1991.
On apprend ainsi que, de 1991 à 2012, les exportations nettes se sont élevées à 5 504 tonnes.
Problème : au cours de cette même période, la production aurifère minière américaine et son recyclage ont représenté 7 532 tonnes, tandis que la demande était de 6 517 tonnes. Cela ne laisse que 1 015 tonnes disponibles pour l’exportation.
D’où proviennent les 4 489 autres tonnes ? Selon M. Sprott, « le seul vendeur américain capable de fournir une quantité aussi énorme d’or est le gouvernement américain, qui détiendrait 8 300 tonnes ».
Mince alors !
« Si l’analyse de l’équipe Sprott est exacte », explique notre confrère Chris Martenson, « il manque beaucoup d’or dans cette équation américaine. Il devait provenir de sources officielles, soit d’origine américaine soit appartenant à d’autres pays. Quoi qu’il en soit, l’or loué aux banques commerciales représente un énorme passif pour la Fed et les bullion banks — banques détentrices de lingots — à qui il a été prêté ».
« Dans ce contexte », continue M. Martenson, la chute brutale de l’or ressemble fort à une opération conçue pour extorquer le plus d’or possible des ‘petits’ afin que les bullion banks puissent commencer à le recouvrir pour régler leurs compte ».
« GLD, l’ETF or que tant de petits investisseurs ont acquis, est évidemment un des grands objectifs car il reposait en janvier 2013 sur 1 350 tonnes d’or », ajoute-t-il.
Certes, fin avril, plus de 250 tonnes de cette quantité avaient disparu. Et la ponction sur le stock de GDL suit parfaitement le prix papier de l’or.
▪ Les comptes sont truqués
« L’or et l’argent-métal », observe M. Martenson, « s’approchent du jour où vous et moi nous ne serons plus capables d’acheter de lingot physique, quel qu’en soit le prix ».
« Pour moi, l’or n’est même plus de l’or… Ils l’ont sécurisé », déclarait sur CNBC Rick Santelli le 27 mars
— bien avant le grand effondrement.
« Si les choses se mettaient à aller mal dans le monde des investisseurs accros de l’or que j’ai l’habitude d’analyser, l’or finira entre les mains des investisseurs accros de l’or. Si les choses vont mal aujourd’hui, ils vont finir avec des chèques en ETF ! Ce n’est pas du tout la même chose. Le règne de l’or [papier] est le résultat d’Ayn Rand. Pour moi, c’est terminé. Jeu, set et match ».
Le coup de sifflet final approche. « Selon moi, probablement dans un futur pas trop lointain, le mécanisme de fixation des prix des marchés de l’or et de l’argent-métal va osciller vers le marché physique », affirme John Embry, bras droit d’Eric Sprott. « Ce dernier ne peut être manipulé parce que, en gros, soit vous avez de l’or soit vous n’en avez pas ».
« Tandis que le marché papier, lui, a été spécifiquement mis en place pour pouvoir être manipulé. Je ne m’inquiéterais pas trop de cela, même si jusqu’à présent ils ont eu le dessus. Je pense que leur pouvoir va être sérieusement amoindri très prochainement ».
Mais alors vous ne serez plus capable d’obtenir le moindre métal quel qu’en soit le prix.
Il vaut mieux agir avant que ce jour n’arrive : « l’actuelle liquidation de l’or », explique Eric Sprott, « ne devrait pas être considérée avec inquiétude mais comme une opportunité incroyable d’acheter le métal à un prix artificiellement bas ».
Addison Wiggins La Chronique Agora
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