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Oct 17

Wall street

 

Nous profitons de ces déclarations pour ouvrir une petite parenthèse. Il va être encore beaucoup question des banques dans nos commentaires cette semaine. Il s’agit non seulement pour dresser un état des lieux, mais également de vous mettre en garde contre les dégâts que va continuer de causer la guerre orchestrée par Wall Street et la City contre le système bancaire européen.

Une guerre psychologique qui s’appuie sur une propagande bien rodée : tout est de la faute de la Grèce… et du manque de gouvernance au sein de l’Eurozone. Ce scénario a pour principal objectif d’affaiblir la monnaie unique alors que le principal risque de désintégration systémique demeure bel et bien situé aux Etats-Unis.

ll n’y a plus aucune gouvernance concernant la réduction des déficits outre-Atlantique tant le Congrès US est devenu l’otage de postures électorales à courte vue. L’Amérique n’a plus aucune marge de manoeuvre en matière de relance budgétaire.

La grogne sociale monte en puissance, comme le démontre le succès du mouvement des indignés qui se range derrière la bannière Occupy Wall Street… Les banques américaines qui exaspèrent M. et Mme Tout-le-Monde vont justement publier leurs résultats cette semaine.

Elles pourraient s’avérer bien plus vulnérables que leurs homologues du Vieux Continent à la déprime des marchés… aux mauvaises créances immobilières qui continuent de se décomposer dans leurs bilans… et aux procès en cascade pour de mauvaises pratiques en matière de prêts hypothécaires et de procédures de saisie abusives.

Bank of America pourrait par ailleurs se voir réclamer 50 milliards de dollars pour tromperie sur l’ampleur de ses pertes après le rachat de Countrywide — la quintessence de ce qu’un système bancaire dévoyé a produit de pire, notamment dans la folie des subprime. N’oublions pas non plus le rachat de Merrill Lynch,banque qui possède le record de procédures judiciaires à son encontre au sein du secteur bancaire, juste devant Goldman Sachs qui s’est fait une spécialité des règlements à l’amiable.

Nous ne sommes pas dupe des motivations de Wall Street ces derniers jours. La stratégie consiste à tirer les cours le plus haut et le plus vite possible afin d’éloigner les indices de la zone dangereuse testée le lundi 3 octobre. Tout ça dans le but de disposer d’un matelas de sécurité d’une dizaine de pourcents au cas où les trimestriels laisseraient transparaître que les entreprises du S&P et du Nasdaq ont fini de manger leur pain blanc.

Notons qu’Apple pèse désormais 10% de la capitalisation du Nasdaq 100 et vaut l’équivalent d’un milliard d’iPad (en prix hors taxe).

Apple, c’est la pomme qui cache un verger dévasté, un système financier en déshérence. Elle oppose un autisme militant à la paupérisation galopante des classes moyennes dans les pays développés.

Apple symbolise mieux que n’importe quelle entreprise l’absurdité du capitalisme à l’américaine. La gamme Apple est le premier vecteur de déficit commercial des Etats-Unis dans la catégorie produits de grande consommation.

Conçus en Californie, produits en Chine, vendus par le biais de filiales implantées dans des paradis fiscaux (via l’Irlande pour l’Europe, via Singapour pour l’Asie), ses produits sont achetés majoritairement par les ménages américains qui creusent ainsi la tombe de leur propre économie… en pensant qu’ils consomment de façon patriotique.

Pour résumer, Apple ne crée pas d’emplois aux Etats-Unis et n’a jamais distribué le moindre dividende — ce qui ne rapporte donc pas 1 $ de recettes fiscales au Trésor américain !

Tout le monde célèbre unanimement la réussite d’Apple, de New York à San Francisco. Mais c’est un peu comme si la France se sentait fière et riche parce que Tony Parker joue à San Antonio ou parce que Zinédine Zidane jouait au Real de Madrid. Le prestige, cela ne rapporte en fait pas un sou au pays d’origine !

P.Bechade

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