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Mar 04

Voilà

 

Nul doute que le coronavirus répande l’effroi, la mort et le chagrin.

Il donne aussi à voir et à penser. Sa gestion représente le crash-test grandeur nature de l’humanité confrontée à son interdépendance et à son extrême vulnérabilité. Ce qui semble caractériser cette période trouble est paradoxalement l’opportunité d’une très grande clarification.

Celle dont on a besoin, même si cela ne fait pas que du bien. Voici quelques premiers éléments d’ores et déjà saillants :

– Le virus affole les populations et déstabilise les gouvernements, à commencer par celui de Donald Trump. L’homme incarne une tendance lourde et gravissime, celle de la démocratie usurpée par les businessmen méprisant l’intérêt général, vomissant la vérité et au fond la vie.

– Chaque loi ou technologie liberticide a su profiter d’une crise pour s’imposer. Le virus va légitimer la surveillance de masse.Mais pour le Parti Chinois, mis à mal pour sa gestion de la crise, la démocratie n’est-elle pas une sorte de virus ?

– apparaît aussi, ainsi, une bipolarité accrue. On a d’un côté une Chine qui verrouille tout, au nom de sa prospérité, et de l’autre une Amérique, en pleine campagne électorale, qui peut sombrer dans le chaos au nom de son droit inaliénable à la liberté. Sans modèle civilisationnel, l’Europe pèse hélas peu

Au fond, nous avons collectivement choisi, pour notre confort, par conviction de notre supériorité, de nous affranchir du réel.

Rien n’incarne mieux cela que notre système financier hors sol et notre système productif fou. Nous avons joué, voyagé, consommé. Nous nous sommes arrogé les territoires, la nature, les autres, l’espace et le temps.

Rois et reines, nous sommes nu-e-s. Et le virus nous prévient : le chacun-pour-soi est impossible. Gouverner, c’est protéger les humains et leurs écosystèmes. Non l’économie. Sinon, un jour, nous serons tous sur les routes, surveillés par des drones qui, au mieux, nous diront qui peut avancer.

Voilà.

Depuis des décennies, on nous ressasse que la mondialisation est un phénomène complexe dont on ne sortira pas.

Le virus tend un début de feuille de route : frugalité, relocalisation, autonomie alimentaire, comptabilité en coûts réels donc prix réels, services publics renforcés – santé, école, protection des plus vulnérables, revenu universel.

Solidarité, ultra proximité, temps long, protection de la nature et de la vie privée.

Bref, respect de l’espace et du temps, des lois de la gravité. Reconnexion. Retour à l’âge de pierre ?

Reste à se choisir l’histoire qui nous ressemble, celle qui nous guide et nous anime : on a la possibilité d’un autrement.

D’après un article de Flore Vasseur, sur le journal la croix

 

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