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Mai 21

Patrons 3.0

 

Quand j’écoute ces hommes politiques, journalistes et économistes, nous parler de l’économie, de ce qui est la trame de notre vie, j’ai l’impression de revenir en arrière aux pires moments de ma vie de lycéen, quand un professeur de mathématiques borné essayait de faire entrer dans nos têtes la théorie des ensembles (théorie fumeuse imaginée par un aréopage de gens tellement intelligents que nous autres, prolétaires de base, ne comprenions même pas les titres…).

Pour ceux qui ont connu cette période, rappelez-vous les énoncés magnifiques : Ensemble A Union Ensemble B etc. Il est vrai qu’à 15 ans, c’est un langage qui parle et qui motive…

Rassurez-vous : en 45 ans, à aucun moment de ma riche vie professionnelle, cette théorie ne m’a été d’une quelconque utilité…

Depuis quelques semaines, la phrase à la mode est « l’économie repart ». On entend aussi souvent « les entreprises ont reconstitué leurs stocks » ou encore « les trésoreries ont retrouvé leurs marges » ou bien encore « le patronat ne respecte pas sa parole », etc.

Trois chiffres au bas d’un tableau pondu par le ministère des Finances et voilà nos danseuses de salon attaquer la pointe et l’entrechat. Regardez les chiffres, nous disent-ils la bouche en cœur, l’économie repart. Et d’autres, qui piaffaient depuis cinq ans, d’ajouter « Hollande avait raison… ».

Il suffit de faire le tour de ses amis entrepreneurs pour comprendre immédiatement la vanité de ces affirmations… Il suffit de regarder les chiffres effroyables du nombre de chômeurs, de pauvres, d’assistés…

Non, messieurs les colporteurs de rumeurs chiffrées, l’économie ne repart pas, et elle ne repartira jamais tant que la nation française et ses représentants continueront à considérer que l’économie est une bulle gélatineuse…

Car derrière les chiffres et les mots se cachent tout simplement des hommes. L’économie, les entreprises, le patronat ne sont que des concepts totalement creux s’il n’y a pas, derrière, un homme, un meneur, un entrepreneur, un mec un peu fou qui a décidé de ne pas être dans le moule, de refuser d’avoir un patron sur le dos.

Ce ne sont pas des entreprises qui embauchent, ce sont des entrepreneurs qui cherchent des collaborateurs pour les aider à développer un projet. Ce n’est pas l’économie qui repart, ce sont des chefs d’entreprise qui ont confiance et qui investissent leurs économies. Ce n’est pas le patronat qui ne tient pas ses promesses, c’est un créateur qui n’a pas envie de risquer sa peau pour un pays qui le méprise.

Et c’est seulement si cette race de fadas se multiplie que l’économie ira mieux. Et cette race se multipliera seulement si on lui fiche la paix et qu’on laisse sa créativité s’épanouir.

Car ces gens, qui sont le moteur de la nation, ne sont ni des spécialistes du droit, ni des bureaucrates, ni des experts-comptables. La plupart du temps, ce sont des personnes simples, venues du peuple de base. Or, les contraintes qui les attendent en république populaire de France sont des pièges où elles vont s’engluer, épuiser leur énergie et leur temps.

La cerise sur le gâteau reste la manière dont la nation va récompenser les meilleurs de ses enfants, si par bonheur leur projet fonctionne et qu’ils réussissent… Sans le moindre état d’âme, au nom de la solidarité et de la redistribution, on leur ponctionnera la plus grande partie de leur revenu en divers impôts, taxes, plus-values et contributions… Et ensuite on les gourmandera pour ne pas jouer le jeu, pour ne pas investir le peu qu’il leur reste…

Salauds de patrons…

Extraits d’un article de Jacques Clouteau                       www.contrepoints.org

 

 

 

 

 

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