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Avr 28

Rien

 

Je sais que je suis mortel depuis bien longtemps puisque, fils d’un père qui le fut tardivement, j’ai toujours craint cette mort d’un père aimé parce que son âge me donnait l’impression qu’il était plus proche du trépas que les parents de mes copains d’école qui étaient plus jeunes.

… Dès lors, quand Horace invite à cueillir dès aujourd’hui les roses de la vie parce qu’elle est brève, je sais depuis que j’ai une dizaine d’années qu’il dit vrai. Seule la conscience aiguë de la mort fonde le tragique d’un être qui lui et lui seul peut être hédoniste.

Sans le tragique, l’hédonisme est une posture, une imposture. Il est l’avers d’une médaille dont le revers est la mort.

je ne souhaite pas laisser le monopole d’une vision du monde faire la loi contre les gens les plus modestes à l’ère des médias de masse qui endoctrinent à tout-va et des réseaux sociaux qui disent n’importe quoi… Je crois au beau projet de Condorcet qui proposait de « rendre la raison populaire », qui plus est dans une époque folle qui aime tellement rendre la déraison populaire… C’est, à mes yeux, ce qui justifie l’activité philosophique: porter la raison sur les lieux même de la déraison.

Pour autant, je ne suis pas des néo-épurateurs qui se font une virginité à peu de frais en invitant à de nouveaux buchers !

Il nous faut des historiens, pas des épurateurs – même si je n’ignore pas qu’il existe aussi des historiens épurateurs, qui tiennent d’ailleurs le haut du pavé institutionnel.

Le néo puritanisme qui sévit actuellement n’aspire qu’à brûler des bibliothèques afin de ne plus autoriser que la lecture de tracts rédigés dans le volapuk de l’écriture inclusive, du genre: Martin.e chez les étudiant.e.s. »

Désespérément tragique… Fin de règne et triomphe du nihilisme.

Lors de la libération de Tolbiac, j’ai pu lire (en regardant un journal télévisé) l’un des slogans qui avait été tagué sur toute la longueur d’un amphi: «Le nihilisme plutôt que le capitalisme!»

Quand le nihilisme est revendiqué comme bel et bon, nous atteignons son acmé.

Or, après le nihilisme, ça n’est plus rien, c’est moins que rien – ce qui, convenons-en, est peu au regard de ce que fut notre civilisation…

D’après Michel Onfray

 

Sur le blog de maxime tandonnet           maximetandonnet.wordpress.com

 

 

 

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