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Juin 18

Les leçons de l’histoire

 

« Dans cette situation de crise, le Couvent Sacré d’Assise a conclu qu’il fallait frapper un grand coup – explique à « La STAMPA » l’économiste Zamagni.

Du reste, à partir de 1300, les premiers économistes sont tous des Franciscains et c’est leur école qui a été la première école d’économie de l’histoire. Ce sont les frères qui ont élaboré la théorie et les institutions économiques du marché, comme la première banque.

De plus, souligne Zamagni, c’est justement maintenant que le système bancaire s’est retrouvé pris dans la tourmente aux yeux de tous, qu’il faut se rappeler que : « le premier mont-de-piété fut créé par les Franciscains à Pérouse en 1462 et en peu de temps les frères en créèrent des dizaines. »

Auparavant le prêt à intérêt était interdit : ce furent les disciples de Saint François qui lui donnèrent ses lettres de noblesse (je traduis librement sdoganare, « dédouaner »).

Pratiquement toutes les théories et pratiques du marché découlent de l’école franciscaine, comme, par exemple, la pratique systématique de la comptabilité en partie double du père Luca Pacioli.

 Le futur, en définitive, s’enracine dans un passé qui a beaucoup à nous enseigner. « À partir de 1600, la pensée des Franciscains a cédé la place à celle des Jésuites et, par-dessus tout, a cédé la place aux mutations provoquées par l’essor de la révolution industrielle – signale Zamagni.

L’économie cessa d’être orientée pour le bien commun et commença alors à avoir pour but la maximisation du profit pour quelques-uns.

De telle sorte que la dérive individualiste qui se manifeste aujourd’hui dans le pouvoir excessif des marchés financiers fut déclenchée par l’éviction des économistes franciscains.

 « Avec la révolution industrielle, le profit individuel l’emporta sur le bien commun – précise Zamagni. Maintenant, avec la crise de portée civilisationnelle que nous sommes en train de vivre, on s’aperçoit que les disciples de Saint François avaient raison.

Pour résoudre les problèmes, il faut convoquer à nouveau la notion de bien commun. »

 

 
 
 
 
 
 

 

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