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Fév 13

L’economie du chaos

 

La période actuelle est particulièrement difficile à analyser.

Les expériences d’injection de liquidités des banques centrales n’ont guère d’équivalent historique et agissent insidieusement comme de la morphine ; les bourses évoluent inversement proportionnellement à la santé économique des pays ; la finance et les produits dérivés sont hors de tout contrôle ;

 l’Occident et particulièrement les États-Unis tentent de cacher leur situation catastrophique grâce à des indicateurs qui ne veulent plus rien dire à l’instar des chiffres du chômage… : les boussoles de l’ancien monde sont cassées.

Les marchés nourris au biberon de la Fed et ne voulant pas abandonner  tant qu’il existe le moindre sang à sucer, sont largement responsables de cet aveuglement.

Or de même que la grenouille dans l’eau qui chauffe ne sent la température monter que lorsqu’il est trop tard, avoir cassé le thermomètre est certes pratique pour faire illusion mais relève d’une tendance suicidaire : si la sortie est déjà difficile à trouver en plein jour, dans le noir cela devient impossible.

Dans la période actuelle, un œil est donc aveugle. L’autre n’est malheureusement pas encore voyant.

La partie du monde qui a émergé, les BRICS notamment et la Chine en particulier, se mette seulement à construire un appareil statistique adapté à leurs ambitions internationales. Sans compter que certaines addictions occidentales ont été adoptées par ces pays, comme le recours à l’endettement et à une finance dérégulée, ce qui fait courir de nouveaux dangers.

Ainsi la Chine commence-t-elle à se préoccuper de l’endettement de ses administrations locales, de ses « véhicules de financement des gouvernements locaux »  et de sa « finance de l’ombre » (« shadow banking ») dont tout le monde ignorait l’ampleur à défaut de statistiques fiables ).

 Mais malgré ces efforts de transparence qui porteront rapidement leurs fruits, car la situation internationale nécessite d’y voir clair, quelques années encore sont nécessaires pour avoir un appareil statistique fiable dans ces pays.

 Sans compter que le gouvernement chinois a encore besoin de zones d’ombres pendant quelques temps : on ne peut pas faire la lumière sans avoir fait le ménage au préalable ! Toute anticipation/prévision/planification est bien sûr d’autant plus difficile.

En attendant, le siècle finissant continue sa lente agonie.

 

Extraits du GEAB n° 81

 

 

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