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Avr 24

Le cretinisme

[ L’auteur oublie aussi deux éléments importants qui rendent son observation encore plus pertinente : La première c’est que cette « solution » est à l’œuvre depuis plus de vingt ans dans les pays dits avancés avec les résultats que l’on commence juste à voir et la seconde que l’intellect n’a jamais été l’intelligence mais seulement une de ses constituantes. Fâcheuse méprise en particulier chez nous]-alpha.b

 

 

J’ai lu il y a quelques jours un article de Richard Duncan très instructif sur l’état de déliquescence et de délire collectif dans lequel se trouve la psychologie des foules aujourd’hui.

La thèse de Richard Duncan est simple : Nous serions dans une ère nouvelle appelée « créditisme » où le nouveau moteur de la croissance viendrait de la consommation à crédit. Pour que ce miracle dure, il suffirait que l’état emprunte et déverse encore plus de centaines ou de milliers de milliards dans l’économie, en se lançant cette fois dans toutes sortes d’industries et de domaines technologiques.

Cet hymne au crétinisme créditisme, dont l’auteur semble pourtant disposer de capacités intellectuelles à peu près correctes (il a travaillé à la Banque Mondiale et a été responsable de la stratégie d’investissement chez ABN Amro) aurait été en temps normal considéré au mieux comme un mauvais poisson d’avril.

Mais aujourd’hui, il a été repris en boucle sur de nombreux sites, sans que personne ne semble relever l’énormité du propos (en dehors du toujours excellent Mike Shedlock).

Le « créditisme » (un keynésianisme vaguement habillé de « pilotage monétaire » pour faire plus moderne) est même devenu aujourd’hui la doctrine phare de tous les dirigeants occidentaux, des banques centrales et d’une grande partie des « experts » en économie.

Il n’a pourtant jamais créé de richesses. Dans le meilleur des cas (les USA pour le moment, pas pour très longtemps), il parvient à entretenir pendant un petit moment, avant la faillite, une croissance-zombie, qui ne crée aucun emploi (ratio population employée / population active en chute libre depuis le début de la crise) n’enrichit pas les ménages (le revenu disponible par habitant ne progresse pas aux USA en monnaie constante).

Dans les autres cas (qui concernera aussi prochainement les USA s’ ils continuent sur leur lancée actuelle), il aboutit à la faillite du pays et à une dépression économique d’une ampleur exceptionnelle.

En attendant, sachons aussi, comme Charles Dereeper, apprécier à sa juste valeur la probable élection à venir d’un champion du « créditisme » en France dont l’idée phare est de « réenchanter le rêve français« .

Il sera sans doute encore meilleur dans ce domaine que son prédécesseur, qui a pourtant réalisé une performance historique en faisant passer notre dette publique de 1210 milliards fin 2007 à 1750 milliards aujourd’hui (cela représente une augmentation de 33 000 euros par ménage standard formé d’un couple ayant deux enfants).

 

Loïc Abadie

 

http://www.objectifeco.com/economie/economie-politique/article/loic-abadie-creditisme-cretinisme-et-avenir-de-l-ibex30

 

 

 

 

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