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Juin 15

La vision

 

[Toujours le même problème : le constat est bon, la vision peut être discutée, mais quel est le chemin proposé pour montrer qu’il est possible de changer de cadre ? Attendre l’acceptation de qui ? Non, il faut essayer de montrer l’exemple]-alpha.b

 

 

Nous sommes rentrés dans un monde sans croissance et la notion même de croissance est une idée que nous devons dépasser. Alors pourquoi et comment ?

Pourquoi ? Parce que, encore une fois, une croissance infinie dans un monde fini est une illusion d’économistes en chambre, de politiques dépassés par le vide que crée « l’impossibilité de la croissance », et de peuples déprimés par un manque évident de « Vision » du futur. Nous pourrons reconsidérer ce point de monde fini lorsque l’humanité sera partie coloniser efficacement les autres planètes du système solaire ou de notre galaxie. Pour le moment , nous sommes comme le petit prince coincé sur un bien petit caillou.

Alors maintenant comment faire ?

Il va falloir passer de la phase du déni dans laquelle nous sommes tous pour passer à la phase de l’acceptation.

Nous devons accepter que notre mode de vie européen ou que l’american way of life soient dépassés, périmés et qu’il faille les changer.

Une fois que nous aurons accepté ce nouvel état de fait, nous pourrons commencer à réfléchir à une vision commune du futur.

Que peut-on déjà ressentir ? Que la consommation de masse nécessite des ressources bien supérieures à celles dont nous disposons. Que nous rentrons dans un monde qui va tendre vers une forme de frugalité. Que la rareté sera l’une des constantes des prochaines décennies, sans que cela n’empêche la créativité ou l’innovation. Nous ressentons que notre planète est devenue petite. Toute petite et que nous sommes bien nombreux. Nous ressentons donc la nécessité de partager, ou de nous entre-tuer. Bien triste alternative.

Nous ressentons l’envie de nous recentrer sur l’essentiel, de nous détourner du superflu, de retrouver des repères « nationaux » et nous avons la tentation du repli sur soi et du protectionnisme. Le protectionnisme d’ailleurs qui vient du verbe protéger n’est pas un gros mot en soit. C’est même plutôt une valeur positive. Les parents protègent leurs enfants.

La technologie, Internet, les réseaux ont changé aussi bien les modes de travail que d’organisation. Il n’y a plus besoin de masses de travailleurs pour la production de masse, et ce phénomène sera encore amplifié dans les années qui viennent avec les progrès exponentiel de la robotique… et l’arrivée prochaine des premiers « humanoïdes ».

 Alors à quoi ressemblera le monde de demain ?

 Soit le monde sera durable et il n’y aura plus croissance au sens où on l’entend aujourd’hui, du toujours plus chaque année en pourcentage du PIB.

Soit nous périrons tous dans d’affreuses souffrances environnementales et de terribles pénuries aggravées par un égoïsme qui ne pourra conduire qu’à des guerres pour les ressources qui n’entraîneront que dévastations, misères et malheur (La guerre en Irak est une guerre pour les ressources).

 

Soit nous saurons imaginer un mode de redistribution juste des profits ou de la richesse envers ceux de plus en plus nombreux, qui seront exclus définitivement d’un marché du travail de plus en plus réduit, soit nous évoluerons vers un monde à la « Mad Max » ou des enclaves de « riches » travailleurs devront se protéger des hordes de va nu pieds affamés qui peupleront les banlieues de nos villes. Aux Etats-Unis, pays extrême et précurseur, ce mouvement est déjà visible depuis quelques années et les enclaves hyper sécurisées de plus en plus nombreuses.

Les solutions existent. Mais elles nécessitent de réécrire et de repenser tout notre système… c’est pour cela qu’il n’en finit pas de finir.

 Extraits d’un article de Charles SANNAT.

Directeur des études économiques AuCoffre.com 

Professeur d’économie

Edito issu du Contrarien Matin du 14 juin : http://www.loretlargent.info/

 

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