«

»

Fév 18

La guerre économique

[Se passe de commentaires]-alpha.b

 

 

 

Suisse, Banque et morale Par Marie-Hélène Miauton

Personne ne soutient la triche au fisc (même si beaucoup qui entreverraient des moyens assez sûrs de le faire n’y rechigneraient pas) et la Suisse ne devrait pas tremper dans ce jeu-là. Soit, mais doit-elle donner seule l’exemple alors que pullulent les paradis fiscaux?

Les Américains qui nous attaquent devraient se voir rétorquer que nous sommes prêts à mettre toutes nos lois en conformité… avec celles du Delaware, Etat des Etats-Unis qui sert de refuge aussi bien aux réfractaires à l’impôt qu’aux potentats les plus vils, sans renoncer au passage à blanchir incognito l’argent des mafias…

Leur demander comment leur ressortissant Madoff a pu créer le montage que l’on sait sous leur regard diligent de «gendarme du monde» en matière financière. Leur rappeler que les «subprime», c’est chez eux, Lehman Brothers aussi, et remonter encore à Enron s’il le faut…

Et il conviendrait de renvoyer ainsi dans leurs filets les autres grands moralisateurs de la planète, car il y a beaucoup à balayer devant toutes les portes. Ce n’est pas Eric Woerth, mis en examen pour recel dans la ténébreuse affaire Bettencourt, qui nous contredira, lui qui trouvait bon de donner à la Suisse des leçons de conduite lorsqu’il était encore ministre de France. Et l’UE qui nous attaque alors que ses membres sont loin d’être tout blancs: les Britanniques avec les îles Anglo-Normandes, la France qui couve Saint-Barthélémy, le Luxembourg qui veille jalousement sur son secret bancaire.

L’exemple des Bahamas est particulièrement flagrant: étroitement liées aux Etats-Unis qui leur fournissent 90% de leurs importations, elles viennent aussi de conclure un accord de partenariat économique avec l’UE (4,7 millions pour 2008-2013)! Sans oublier les Chinois de Hongkong ou de Macao, ou de Singapour, qui, eux du moins, nous fichent la paix.

«La politique n’est pas la morale, elle s’occupe seulement de ce qui est opportun.» Dès lors que l’on nous prétend «si isolés» et «si petits» alors que les autres sont «si puissants», il est grand temps de relever la tête et d’admettre que les attaques que nous subissons n’ont aucun objectif vertueux mais seulement économique. Et, puisque le meilleur moyen de se défendre, c’est d’attaquer, faisons-le vite et intelligemment auprès de tous ceux qui, sous le couvert de grands sentiments, veulent se débarrasser d’un concurrent.

Dangereux jusqu’à quand?

source le temps fev12

 

 
 
 
 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *