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Avr 03

La descente aux enfers

Deux faits massifs paraissent invisibles dans la dramaturgie des négociations financières entre la Grèce et l’Eurogroupe.

 Le premier fait est la descente aux enfers ininterrompue du système financier mondial depuis le krach des subprimes en 2007-2008. Les banques centrales n’ont jamais cessé de déverser des flots de liquidité virtuelle sur le marché interbancaire international afin de compenser la glaciation du crédit interbancaire provoqué par la faillite de Lehman Brothers.

Le FMI ne peut que constater la croissance vertigineuse de l’endettement public à l’échelle mondiale par rapport à la croissance réelle des économies. Pour masquer la faillite des banques, les grands États n’ont pas d’autre solution que d’émettre des titres de dette sur des recettes fiscales illusoires afin de fournir une contrepartie nominale légale à l’émission monétaire de leurs banques centrales.

La production bancaire de liquidité fictive sur des actifs toxiques dont la valeur réelle est inférieure au prix nominal n’a jamais cessé depuis 2007.

Les États se sont juste substitués aux banques pour l’émission des titres financiers pourris auxquels les banques adossent la liquidité passive de leur capital. La zone euro où plusieurs États se partagent une même monnaie fait percevoir l’angoisse financière à l’opinion publique par le fait que les dettes interbancaires pourries sont aussi des dettes entre États distincts.

Les électeurs peuvent voir le délitement bancaire du fait que leurs gouvernements sont obligés d’en discuter officiellement.

Par essence, la zone euro fait affleurer la détresse financière du monde dans le débat politique.

Le FMI mesure le gonflement de la bulle financière au-dessus de l’économie réelle écrasée sous une masse de dettes que ni les personnes morales nationales ni la personne de l’humanité globale n’est en mesure de rembourser avant la fin des temps.

 

Extraits d’un article de P.Sarton du Jonchay sur le blog de Paul Jorion  www.pauljorion.com

 

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