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Sep 22

La bulle

La bulle a grossi, et c’est aujourd’hui une magnifique enclume de savon qui flotte au-dessus de nos têtes.

 Pour les bulles comme pour les hommes, mors certa, hora incerta : la fin est certaine, son heure est inconnue.

Dans le climat actuel, où tout le monde aimerait être optimiste, les liens entre pouvoir politique, médias et pouvoir économique  sont étroits. L’opinion selon laquelle la crise n’est pas derrière nous, mais devant nous, ne prévaudra donc que lorsque la crise sera effectivement là ; les hommes politiques affirmeront alors qu’ils savent quoi faire, chercheront des méthodes du passé qui ont fait leurs preuves – pour résoudre la crise, et maintenir leur pouvoir entretemps.

Je ne vais donc pas vous conseiller d’acheter de l’or, de l’argent ou autres métaux précieux. C’est sans doute ce qui conserve le mieux la valeur, mais le risque qu’on vous les confisque est important. Bien entendu, c’est trop gros pour être vrai ; des confiscations, vous n’y pensez pas, c’est du passé.

Il est certain que cela s’est déjà produit dans le passé. Pas si loin. Et même récemment, même s’il ne s’agissait pas de métaux précieux : quand Contrepoints publiait de nombreux articles sur la coupe chypriote, c’est parce que les Chypriotes se sont vus spoliés du jour au lendemain d’une partie du contenu de leurs comptes en banque, sans autre forme de procès. Et de la même façon qu’au moment où la crise survient il est trop tard pour se protéger, lorsque l’État réquisitionne, il est déjà trop tard. Les Chypriotes le savent, les Argentins le savent, et maintenant vous savez.

Et s’ils veulent maintenir la crédibilité de leur monnaie, qui est l’un des fondements de leur pouvoir, les États les plus puissants aujourd’hui n’auront pas le choix. Les monnaies de réserve, américaine et européenne, ne sont adossées à rien. Leur valeur repose uniquement sur la confiance qu’on a en elles ; du jour au lendemain, cette valeur peut s’effondrer. Et du jour au lendemain, l’État est aux abois, ses créanciers aussi, ses débiteurs ont peur. Surtout ses débiteurs en dernier recours : les citoyens.

Donc, quand monsieur Ayrault annonce que la pause fiscale est retardée, ce n’est à vrai dire pas si grave compte tenu de l’ampleur des réelles difficultés qui nous attendent – et permettez-moi de vous dire que ça ne sera pas beau à voir. La question qui importe vraiment aujourd’hui n’est pas non plus de sauver les retraites ou déplorer une taxe carbone en pleine croissance

La vraie question, ce n’est pas de savoir quand surviendra la pause fiscale ; c’est de savoir combien de temps durera le répit, et comment vous allez utiliser ce temps pour préparer ce qui vient.

La crise qui vient ne peut pas être évitée. Mais on peut tirer les leçons de l’histoire, et préparer, au-delà de la crise, ce qui viendra après. Ne laissez pas les perdants se faire passer pour les vainqueurs ; les keynésiens l’ont fait après avoir prolongé les souffrances de la crise de 1929, les socialistes l’ont fait après que leur petit paradis se soit effondré, et vous vivez aujourd’hui, chers concitoyens, dans un système social-démocrate à moitié socialiste et à moitié keynésien, avec une cerise verte sur le gâteau collectiviste.

Ne laissez pas les perdants détruire vos rêves et s’octroyer une partie de ce que vous produisez pour accomplir les leurs. Ne laissez pas un quelconque pouvoir décider quelle pensée est un crime, quels sont les contours de l’acceptable. Ne laissez personne décréter que le pouvoir sera mieux utilisé que la liberté ; rien de juste ne peut être atteint s’il n’est pas atteint justement. Ne laissez personne récompenser le vice et punir la vertu.

Les idées nauséabondes ne sont dangereuses qu’en l’absence d’hommes pour en défendre de meilleures. (Ayn Rand)

Soyez l’un d’entre eux.

Extraits d’un article de Baptiste Créteur sur contrepoints.org

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