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Oct 02

DB

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Nous sommes bien en temps de guerre, en temps de guerre tout est autorisé, car la survie prime.

Il est trop tard pour faire la fine bouche et avoir des vapeurs de vierge, le vin est tiré et il faudra aller jusqu’au bout, jusqu’au bout de la nuit (car c’est une nuit que cela se passera, en Asie) de la grande révulsion/dislocation;  on ne peut se permettre d’épisodes intermédiaires.

 Ce sera tout ou rien.  Il faut aller le plus loin et tenir le plus longtemps possible, voilà la logique de la situation: nous sommes bien dans « le coûte que coûte », même si cela détruit les bases de nos sociétés, les fondements des marchés etc.

Il ne faut pas oublier que même si les comparaisons avec Lehman sont stupides, Lehman c’était les subprimes, sur le fond la DB est dans une position comparable, il suffit de remplacer la « pourriture » d’alors, le logement par celle d’aujourd’hui: les fonds d’état.

En 2008 c’étaient les MBS et autres produits qui étaient surévalués voire non solvables, en 2016, ce sont les états. La DB n’a pas su résister à la tentation, elle s’est engouffrée dans toutes les brèches; elle a augmenté ses parts de marché dans le Prime Brokerage, les dérivés, l’Investment Banking. Elle a un levier colossal, elle est immergée dans le désordre monétaire global, dans la fragilité est surtout dans l’aberration généralisée des prix de tout, elle est partie prenante du mispricing mondial.

 A ce titre comme la Chine l’an dernier, elle peut à elle seule faire éclater La Bulle, ou si on veut la myriade de bulles.

Cependant la situation est différente. D’abord parce qu’il y a eu Lehman et que les autorités ne sont pas censées commettre deux fois les mêmes erreurs; nous parions sur un coup de semonce, un avertissement. Un avertissement aux Allemands, à l’Europe et un avertissement, indirect, involontaire aux marchés mondiaux. Il ne faut pas oublier la succession d’accidents et de mini krachs depuis le fameux Taper Américain.

Les USA , chaque fois qu’ils affaiblissent un concurrent/ partenaire , renforcent leur pouvoir, leur impérialisme monétaire et financier et c’est tout ce qui les intéresse. Les titillements de Bruxelles sur la fiscalité des fers de lance de l’innovation Apple, Amazon etc, les rois de la valeur ajoutée, de la « dark matter », américaine vont à notre avis bientôt cesser, du moins c’est une hypothèse…

La Deutsche Bank est un symbole, c’est la DB du Docteur Joseph Abs. C’est le symbole de la grandeur allemande, de son pangermanisme, de la reconstruction et de tout ce qui constitue la force recouvrée de l’Allemagne. Abs est un symbole, tout comme VolksWagen, voilà ce qu’il faut absolument comprendre.

La financiarisation de la DB par ses successeurs est une colossale erreur. Ils n’ont pas compris que cette financiarisation les sortait du modèle Allemand du capitalisme productif, et les plaçait dans le modèle anglo-saxon du capitalisme d’écart, le capitalisme d’arbitrage, le capitalisme parasite.

La dépendance est réelle, on est serf, car celui qui a la machine à injecter les dollars, les lois, les règlements, les contrôles juridiques et fiscaux,  les théories, les modèles, celui-là est le maitre réel.

Pas d’indépendance pour un pays, aussi grand soit-il, Suisse, Allemagne, si on ne met pas le genou à terre quand le suzerain l’exige. Les russes et les Chinois eux, l’ont compris.

Extraits d’un article de Bruno Bertez   brunobertez.com

 

 

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