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Fév 04

Croissance

Etonnants consommateurs américains…

« Au quatrième trimestre, l’un des principaux moteurs de la croissance a été les dépenses de consommation, qui ont augmenté de 3,3% ». Puis le Journal cite Bill Simon, PDG de Walmart US : « les consommateurs américains ne cesseront jamais de m’étonner. Ils trouvent des moyens de faire en sorte que ça fonctionne »…

Nous ne sommes pas tant stupéfait que consterné. Et nous ne sommes pas tant rassuré par cette « reprise », aussi faible soit-elle, qu’alarmé. Où les consommateurs ont-ils eu l’argent ? Ils ne l’ont pas gagné… ils ont donc dû soit dépenser leur épargne, soit emprunter. Ce qui donne une nouvelle sorte de croissance : plus il y en a, plus on est pauvre.

Autrefois, l’économie se développait en rendant les gens plus riches. Aujourd’hui, les consommateurs s’endettent plus encore, tandis que leurs revenus stagnent ou chutent.

En 1980, une économie de 7 000 milliards de dollars incluait pour 2 000 milliards de dollars de ce que Tim Morgan appelle la GMO [globally marketable output, production mondialement négociable, ndlr.] — la vraie richesse, le genre de chose qu’on peut vendre pour payer ses factures. Puis l’économie américaine a subi des opérations de chirurgie esthétique, aux mains de politiciens charlatans. A présent, on a du mal à la reconnaître.

Aujourd’hui, l’économie américaine représente 16 000 milliards de dollars. Quelle est la part de GMO sur cette somme ? Eh bien, environ 13 000 milliards de dollars sont des dépenses de consommation et divers ajustements statistiques. Seuls 3 000 milliards de dollars sont ce que M. Morgan appelle la GMO.

C’est là la véritable croissance de l’économie américaine depuis 1980 — 33 malheureux milliards de dollars par an. Tout juste assez pour suivre l’augmentation démographique.

La croissance ? Oubliez ça.

 

Bill Bonner   la chronique Agora

 

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