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Jan 20

C.Q.F.D

Macron ne connaît rien à l’économie, il en connaît l’air, la musique mais pas les paroles comme tout Enaniste. Connaissance superficielle sur tout, par le biais de dossiers et de travaux dits pratiques ou d’ateliers factices vernis de narcissisme ou on étale un faux savoir.

Mon idée est que Macron a entendu parler de la fin du néo libéralisme et de son complément la financiarisation. Au moins il ne se trompe pas car les deux vont de pair, ils sont non-séparables, l’un produit l’autre et l’autre produit l’un, c’est indissociable.

Mais d’abord il faut comprendre pourquoi le capitalisme a muté en un avatar pervers.

Il a muté parce que vers la fin des années 60 le taux de profitabilité a pris une nette tendance à la baisse, il s’est tendanciellement érodé et la croissance a bien sûr fait de même.

Moins de profit cela fait moins d’investissement, cela produit moins de croissance, le système perd une partie de sa capacité à distribuer des revenus et à créer des emplois.

Le premier réflexe du système quand la profitabilité baisse c’est d’essayer de la faire supporter au salarié, de s’en servir comme variable d’ajustement. Le système cherche à faire baisser ses coûts, ses charges pour maintenir ses profits. Donc pour faire face à la chute de la profitabilité il faut organiser la concurrence des travailleurs entre eux, c’est l’arbitrage international du travail. Il faut délocaliser et importer à bon marché.

Pour surexploiter les salariés ce qui est devenu la racine même du néo libéralisme, il faut aussi compenser leurs pertes de revenus gagnés donc leurs capacités à consommer par la possibilité du recours au crédit.

Pour que la masse de crédits enfle, il faut dépasser les limites de la solvabilité des banques qui le fabriquent et qui deviennent alors la pierre angulaire du système nouveau, celles ci ne jouant plus qu’un rôle d’appoint, d’intermédiaires.

C’est des lors une inflation, risquée, fragile et volatile considérable d’actifs financiers représentatifs de dettes et de créances avec de pseudo assurances comme la taille des banques ou les dérivés, fictives bien sûr.

Comme cela ne suffisait plus (2008) il a fallu faire intervenir le prêteur de dernier ressort, les Banques Centrales.

Elles n’ont pas d’argent, non, mais elles peuvent en créer à partir de rien. Elles portent une créance sur le Système à l’actif de leur bilan et elles créditent le compte du Système au passif de ce même bilan et c’est ainsi que cela fonctionne.

Elles créent de la fausse monnaie, de la monnaie digit, laquelle tombe du ciel pour couvrir les risques.

Les Banques Centrales sont obligées de jouer le rôle de prêteur de dernier ressort en continu, ce qu’elles font en ce moment. Etant entendu qu’elles n’ont aucun autre assureur que vous, le contribuable.

La dérégulation financière est contemporaine de la prise de conscience de cette détérioration du système et elle est née de la volonté d’en repousser les limites.

La dérégulation consiste à se donner les moyens de repousser les limites du système en s’affranchissant des contraintes de solvabilité d’où en passant la suppression du lien entre le dollar et l’or; on peut maintenant créer tout le papier que l’on veut, on est libéré du poids du réel .

Pour créer tout le papier que l’on veut il n’y a qu’une condition: qu’il y ait toujours assez de gogos pour s’en goinfrer.

Une autre innovation est intervenue: on s’est aperçu que l’on pouvait créer le capital à crédit: c’est de l’alchimie ! On a compris que l’on pouvait remplacer l’accumulation ringarde du capital ancien par les profits réalisés, par les espoirs de profit (Survaleurs ou Goodwill).

Alchimie boursière qui fait que l’on peut commencer ou développer une affaire à crédit, la vendre sur le marché à un prix qui représente un multiple colossal des profits futurs espérés, et ainsi fabriquer des fonds propres « boursiers » que le système peut réutiliser ailleurs.

D’aucuns suggèrent que le profit peut venir d’autre chose que la production et le commerce et que la finance a le pouvoir de créer du profit.

C’est totalement faux. Le profit est et reste produit dans le commerce et la production et les canaux ou les moyens par lesquels il se manifeste, s’accapare ou circule ne changent rien à l’affaire, le profit vient de l’exploitation des salariés et la finance ne produit rien. elle catalyse, elle facilite, elle transporte, c’est tout.

La réalité est que la finance ne produit pas de profit, elle extraie le profit du système productif.

A ce titre elle est bien à l’origine proche des crises, source de l’instabilité mais elle n’est pas la cause première car la cause première c’est l’insuffisance, vue par le Système actuel, de la profitabilité dans la production, insuffisance qui amène à financiariser. La finance exploite, extraie le profit de la production et l’affaiblit ce qui explique le rétrécissement des bases productives, la désindustrialisation, la désertification dans tous les pays ou la financiarisation est très poussée.

La fin de ce système, Macron en a entendu parler parce qu’en certains endroits on en parle.

Au FMI, à la BRI, par exemple il y a des tendances qui considèrent que l’on a touché les limites de la phase néo libérale parce que d’une part, le neo libéralisme produit des inégalités qui deviennent insupportables et d’autre part il a besoin de produire encore des dettes lesquelles deviennent impossible à rouler et à honorer.

Cette phase du capitalisme aurait en quelque sorte touché ses limites.

On ne peut envisager d’aller beaucoup plus loin.

D’après un article de Bruno Bertez           brunobertez.com

 

 

 

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