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Mai 05

Ancien nouveau

Le modèle des Lumières s’est révélé être un grand “simulacre”, dont les travers sont sinistres, prédateurs et lugubres.

L’exposition des défauts de notre “Société Ouverte” par Covid19 , exige également une réponse à la question de savoir quelle est et où est l’alternative.

La réponse est simple en termes économiques : “Nous revenons au fondamental : voilà, – tout ce qui est ancien est à nouveau ‘nouveau’ !”.

C’est l’“ancien” comme “nouveau-‘nouveau’”.

Cela signifie qu’il ne sera pas possible pour l’Occident de simplement sortir de la crise de Covid19 et d’adopter un paradigme alternatif “en attendant” (quelle que soit la situation).

Le monde est confronté à la perspective d’un changement profond : un retour à une économie naturelle, – c’est-à-dire autosuffisante. Ce changement est tout le contraire de la globalisation.

Il s’agit d’une crise qui peut être étendue, mais qui ne peut être affrontée que “de front”, – et surmontée jusqu’au bout et sans concession.

L’issue peut être évidente, mais il n’y aura pas de raccourcis pour l’atteindre.

Pourquoi ? Parce que l’ère néo-libérale a vidé et “néo-libéralisé” presque tout : le monde universitaire, le système judiciaire, les médias, la gouvernance, la culture et l’éthique.

L’abandon du globalisme ne va en aucun cas de soi à court terme, parce que la structure institutionnelle et culturelle est captive des élites.

Si les élites peuvent le gérer, elles tenteront un retour à l’ordre mondial pré-Covid19, Tout dépend de la voie suivie par la pandémie, et du processus de collision de la cascade crisique économique avec les systèmes sociétaux complexes ;

Finalement, cette pandémie expose, au-delà des fragilités économiques, l’échec du projet des Lumières.

Dans le monde libéral moderne, les gens parlent comme si nous étions engagés dans un raisonnement moral et agissent comme si nos actions reflétaient un tel raisonnement ; mais en fait, ni l’un ni l’autre de ces éléments n’est vrai.

Les gens ordinaires travaillent aujourd’hui avec des bribes de philosophies détachées de leur cadre original d’avant les Lumières, dans lequel elles étaient compréhensibles et utiles.

Les philosophies morales et politiques actuelles sont fragmentées, incohérentes et contradictoires, sans normes auxquelles on puisse faire appel pour évaluer leur vérité ou trancher les conflits qui les opposent.

Aujourd’hui, dans le monde soi-disant “éclairé”, nous vivons comme une société fragmentée composée d’individus qui n’ont aucune conception du bien humain, aucun moyen de se réunir pour poursuivre un bien commun, aucun moyen de se persuader les uns les autres de ce que pourrait être ce bien commun ;

En fait, la plupart d’entre nous croient que le bien commun n’existe pas et ne peut pas exister.

Récupérer l’utile des débris des ruines de la modernité, voilà notre Magnum opus.

Tous ces systèmes complexes, fragiles et étendus étaient les enfants de notre conception du contrôle de la nature,que les humains avaient un pouvoir dominant. Que l’ego était suprême. Aujourd’hui, après Covid19, nous savons que ce n’est pas le cas.

Nous, les “humains compliqués”, avons introduit des complexités économiques, sociales et politiques distinctes, –par le biais des systèmes que nous avons construits, en grande partie au mépris des complexités et des forces naturelles plus larges du “monde qui nous entoure”.

Ainsi avons-nous mis en place ces fragilités qui sont maintenant en train de se fissurer.

L’interaction entre nos systèmes de microcosme et le macrocosme, autrefois perçue et respectée, a été écartée de la conscience européenne.

Y a-t-il un moyen pour qu’elle revienne ?

Alastair Crooke extraits d’un article sur dedefensa.org

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